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Journée Sécurité Routière en Val d'Oise

Journée "sécurité moto" organisée le 9 juin 2006 par la DDE du Val d'Oise avec la participation des motards de la gendarmerie et de la police, de M. Moto du département, de l'association "les casques d'argent" des pompiers, de Moto Magazine et du circuit Carole.

Vécue par un participant titulaire du permis A depuis peu


Cette journée qui réunit une centaine de participants venus soit par candidature spontanée suite à une campagne d'affichage, soit en réponse à un courrier adressé par la Préfecture aux nouveaux titulaires du permis A, se déroule en deux temps :


1) roulage au départ de la DDE d'Argenteuil vers trois sites d'accident mortel en moto. La sélection permet de mettre en exergue trois situations de natures très différentes :

- un accident dû exclusivement au comportement irraisonné (et même immature) du pilote (roue arrière à très grande vitesse en zone urbaine à une heure de fort trafic avec une moto sportive, motard très jeune),

- un accident malheureusement très classique en moto : le choc avec un véhicule faisant demi-tour de façon impromptue, dans un contexte de bouchon péri-urbain avec remontée de file par la gauche autorisée par une ligne discontinue, la responsabilité étant partagée entre le motard ne maîtrisant pas sa vitesse et le conducteur de la voiture se livrant à une manoeuvre dangereuse.

- une perte de contrôle de la moto de nuit dans un virage très court très mal signalé et non éclairé à l'issue d'une route rectiligne, où la responsabilité de la pilote n'est que faiblement engagée (port d'un casque avec visière fumée de nuit, passager beaucoup plus lourd que la pilote) sans dépassement de la vitesse autorisée. La configuration des lieux est en effet "piégeante" et n'est pas compensée par une signalétique adaptée et un entretien correct des abords. En termes moins châtiés, cela s'appelle "l'accident bête", ou le "manque de bol".

Dans chaque cas, l'accident est expliqué sur la base de fiches "accident" distribuées aux participants, sans catastrophisme exagéré et sans stigmatiser les motards en général. Le but est de provoquer une prise de conscience chez les jeunes permis A présents et d'insister sur la notion de responsabilité individuelle et la valeur toujours salutaire de la prudence. Les motards qui effectuent le guidage sont eux-mêmes fortement impliqués dans les enquêtes d'accidentologie (et non dans les procédures judiciaires) ayant permis l'analyse de ces accidents, et sont donc parfaitement qualifiés pour répondre aux (nombreuses) questions. Les éventuelles solutions d’aménagement des lieux consécutivement à l’enquête sont évoquées. De la situation d'irresponsabilité à celle d'absence de responsabilité, chacun peut se positionner et, éventuellement, se remettre en question.

Tous les déplacements (une centaine de km en tout) sont réalisés par groupes de 10 motos encadrées par un gendarme ou policier capitaine de route et un casque d'argent dans le rôle du serre-file. Outre le côté toujours sympathique de la balade en groupe à travers la campagne du pays de France, c'est pour beaucoup de participants une première expérience du roulage en quinconce, expérience qui leur sera fort utile lorsqu'ils participeront à une concentre.


2) ateliers thématiques sur le tarmac du circuit Carole à Tremblay-en-France, avec exercices pratiques sur le circuit :

- 4 ateliers en salle sont proposés :

- présentation et essais individuels d'un simulateur de conduite moto. Le logiciel, très bien fait, reproduit des situations crédibles en contexte urbain ou rural. Il est activé par un poste de pilotage reconstitué (commandes aux mains et aux pieds). Objectivement, cet appareil qui convient parfaitement à la formation théorique des jeunes pilotes de 2RM dans le cadre du BSR se révèle assez pauvre en sensations pour des adultes pratiquant déjà la moto.

- test de l'acuité visuelle à l'aide d'un appareil automatisé. Le temps de décision en moto est en effet très dépendant des capacités de vue (lecture des panneaux, analyse des situations). Il est toutefois dommage que cet atelier ne s'achève pas par un commentaire (vue suffisante ou insuffisante) et des conseils.

- analyse sur projection du troisième accident évoqué dans la première partie et rencontre avec M. Moto et le responsable du service de l'Education et de la Sécurité Routière. Il s'agit cette fois d'échanger des idées avec les organisateurs de la journée et de comprendre les méthodes de travail utilisées par les professionnels de la sécurité routière.

- test de l'équipement individuel du motard. L'expérience du circuit et le passage de milliers de motards à Carole depuis 25 ans apportent une vision très critique sur l'équipement. La sécurité des vestes, pantalons, gants et casques est détaillée sans concession, illustrée par des objets provenants d'accidents. Cette présentation remet en cause une part importante du discours commercial des grandes marques d'habillement moto et insiste sur l'intérêt de porter du cuir, sur la qualité des coques intégrées dans les vestes, sur le danger des chaussures non montantes ou trop légères, sur les casques non homologués, et sur les limites de l'équipement en situation d'accident même à faible vitesse. La présentation de la veste airbag diffusée par la société Protairbag, avec démonstration de gonflage, intéresse particulièrement les participants.


- suivent 2 ateliers sur circuit :

- exercice de positionnement en courbe et d'évitement d'obstacle avec le frein avant seul. Les obstacles sont matérialisés par des cônes placés en sortie de courbe que l'on doit éviter. L'exercice est réalisé à tour de rôle à trois reprises.

- exercice de freinage vigoureux du frein avant au terme d'une forte accélération en ligne droite afin d'apprécier les possibilités réelles de freinage de la moto.

Dans les deux cas, ces exercices mériteraient d’être repris (avec d’autres) dans le cadre de stages à plus faible effectif avec débriefings.


Cerise sur le gâteau, à l'issue de la journée : les participants qui le souhaitent et qui possèdent l'équipement de sécurité imposé le règlement intérieur (casque, gants, bottes, pantalon et veste en cuir) peuvent tourner librement sur le circuit.


Au terme de la journée, on aura noté pêle-mêle :

- la gratuité (mis à part le repas de midi, à prix modique) de la manifestation en dépit des frais engagés (mise à disposition du circuit et de son personnel technique, nombreux encadrants, petit déjeuner au départ).

- la présence du directeur de cabinet du Préfet du Val d'Oise sur l'un des sites d'accident et sur le circuit Carole, preuve d'un intérêt porté par la préfecture au 2RM,

- l'intérêt de rencontrer les représentants de l'ordre et les pompiers dans un rôle préventif, et de pouvoir discuter cordialement avec ceux qui, peut-être, auront la désagréable mission de nous ramasser sur le bitume,

- l'intérêt de rencontrer M. Moto du département, dont le rôle est d'assurer l'interface entre le milieu motard et les services officiels,

- l'intérêt de rencontrer d'autres motards ayant des pratiques différentes de la moto et de confronter les expériences,

- la forte représentation de roadsters sportifs souvent de forte cylindrée parmi le parc moto de la manifestation,

- la sous représentation des petites cylindrées et des scooters, pourtant fortement représentés dans les statistiques d'accidents,

- l'excellent état des motos, souvent très récentes, qui reflète bien l'état actuel du marché,

- la moyenne d'âge relativement jeune des participants et la faible représentation des motards d'âge mur qui représentent pourtant une part non négligeable des primo-arrivants dans le monde de la moto,

- la diversité des équipements individuels mélangeant les combinaisons de circuit en cuir et des vêtements civils parfois inadaptés à la moto.

Piqûre de rappel pour les motards confirmés, prolongement de la formation en auto-école pour les nouveaux permis, cette journée dense ne peut être confondue avec un stage de formation. Il s'agit avant tout d'un moment de sensibilisation et, pour beaucoup, d'un premier contact avec un circuit de vitesse. La possibilité de rouler à Carole est d'ailleurs probablement l'un des facteurs expliquant le nombre d'inscrits. L'intérêt des participants et les commentaires plutôt satisfaits entendus dans les rangs donnent à souhaiter que cette première expérience départementale soit renouvelée, et que par ailleurs les participants à cette session puissent bénéficier d'un suivi grâce à des thématiques renouvelées.


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